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On m'a d​é​posé l​à​-​haut

by NO & JO

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1.
Sans Bagouse 03:18
Comme un vieux bluesman que je ressasse mes vers, mes poésies, mes problèmes de petit père. Déjà aigris par le hip-hop, j’écoute du classique, ça inspire mes gammes de gratteu mélancolique. Je radote sur l’enfance, c’est les plus beaux souvenirs, des barres, je me moque sans me l’interdire. Mais j’abuse du manque, je me force à sourire. C’est dur quand on ne sait déjà plus quoi écrire. Alors, je bad, cherche l’inspi dans des verres, soûlé comme un bluesman qui tient le même vocabulaire. Ça ne me vaut rien de bien mais, je le fais quand même, comme un Charles qui ne pourrait plus que chanter que la bohème. Je suis blues, sans le flouse. Je suis blues, sans bagouse. Je pourrais parler de société mais on s’en fout. Écœuré d’ébriété, je ne cherche plus des poux. J’ai arrêté de me plaindre, marre de mes soucis, chacun a les siens, tiens ! Qui veut de mes récits ? De toute façon, je n’écoute plus de son. Pourquoi en faire soi quand on n’a pas d’inspiration ? Pomper sur un mec qui a déjà pompé, se mettre en avant comme l’instagrameuse du quartier. Car à quoi bon croire, quand on ne croit plus. Je contemple seulement ce que j’ai déjà perdu de vue. Ça veut changer d’atmosphère, susciter la passion, mais je ne suis pas un Elvis qui jailouse-rock en prison. Puis, je pourrais finir par parler d’écologie. Des politiciens qui font semblant de ne pas avoir compris, se veulent pour le peuple, en donneur de leçons, mais ce n’est pas le peuple qui fricote avec les patrons. Je suis blues, sans le flouse. Je suis blues, sans bagouse.
2.
On m’a déposé là-haut pour mieux observer pour mieux voir. Je n’ai pas vraiment choisi d’y aller mais, maintenant que j’y suis, je crois que j’ai le choix de rester ou de partir même si ça ne tient pas toujours qu’à soi, encore faut-il avoir le courage de sortir, de sauter à pieds joints. Un accident est toujours trop vite arrivé. En quelques secondes, je suis passé de vivant à trépassé. Mais qui peut me dire où je suis maintenant ? Alors qu’il me reste encore quelque chose en moi de vivant. Sur mon nuage, petit nuage, je regarde en dessous. J’observe alors, ce qu’il reste de moi, ce qu’il reste de nous. Mince, qu’est-ce qu’on peut bien se sentir petit. Un monde bien trop grand vis-à-vis de ce que je suis. Est-ce cela qu’on appelle le paradis ? Assis-là à contempler un monde que j’ai subi. Est-ce l’enfer que je perçois en dessous ? Ou est-ce un enfer de rester là sans rien faire à genoux. Car d’ici, on se rend compte d’à-peu-près tout. De ce que l’on a choisi de faire de ce monde de fous. Le malheur, la haine, les préjudices. Comme un destin plus fort que n’importe quelle justice. On m’a déposé là-haut pour mieux observer pour mieux voir. Je n’ai pas vraiment choisi d’y aller mais, maintenant que j’y suis, je crois que j’ai le choix de rester ou de partir même si ça ne tient pas toujours qu’à soi, encore faut-il avoir le courage de sortir, de sauter à pieds joints. Je sais que je pourrais redescendre, comme un dernier souffle de vie avant les cendres. Mais aujourd’hui que vais-je faire de ce choix ? Car même à moitié mort, je ne sais toujours quoi. Quoi faire, quoi choisir alors qu’on a déjà vécu. Peut-être encore trop libre de peser la plus-value. Profiter de mes sources de bonheur abondantes, supporter de les voir se tarir en une mort lente. La nature, elle, trouvera toujours son chemin à travers les ruines que l’humain sème au grès des ravins. Et moi qui suis un de ce monde, que pourrais-je y changer ? Bien trop faible par rapport à ce que je pouvais imaginer. Car soyons sincère, on oublie rapidement. Je suis le premier à trier ce qui m’est important. Je déleste certainement des leçons bien trop utiles, mais penser, mais « penser » seulement, rester et bien plus facile. On m’a déposé là-haut pour mieux observer pour mieux voir. Je n’ai pas vraiment choisi d’y aller mais, maintenant que j’y suis, je crois que j’ai le choix de rester ou de partir même si ça ne tient pas toujours qu’à soi, encore faut-il avoir le courage de sortir, de sauter à pieds joints. Je vais sauter, je prends le risque de m’ handicaper. Mon corps brisé sur le volant, je ne sais pas comment je vais le retrouver. Un accident de plus, un accident de moins, je dois vivre pour mourir auprès de mes gamins. Si aujourd’hui, j’ai le choix de quelque chose, c’est de choisir une autre fin. Alors, je me décroche, je me lâche, c’est parti, je me jette dans le vide pour une fois dans ma vie. Je suis moins lâche qu’avant, car même mort, je continue à me battre contre la mort que je n’ai pas choisie. Ça semble fonctionner, je sens en moi la vie se réinjecter. La vitesse du vent me gifle la face. Je chute en direction de ma casse. 1 seconde de courage pour 10 de regret. Ça résume ce que je suis, ce que j’ai fait. J’en chiale de trouille comme un gosse, mais c’est pour les miens que je retourne dans ma fosse. Tant pis pour la souffrance, j’ai saisi ma chance. De toute façon plus je fonce, moins j’y pense. Rien à jeter, je veux rester terrien. Rien à faire, d’être à nouveau rien. Je perçois la carcasse de ma caisse. J’aperçois la carcasse de ce qu’il me reste. J’embrasse la vie comme la mort que j’ai frôlée. Quelle ironie, c’est sur les mains que je vais rouler. En espérant que mon prochain fauteuil soit moins dangereux que mon dernier cercueil. Ah !! Mais qu’est-ce qui m’arrive?! Ça y est les enfants, je crois que papa arrive ! Papa arrive ! On m’a déposé là-haut pour mieux observer pour mieux voir. Je n’ai pas vraiment choisi d’y aller mais, maintenant que j’y suis, je crois que j’ai le choix de rester ou de partir.
3.
Alice 06:18
J’écoute en boucle la même daube depuis 6 mois, faut faire le deuil, mais je (n’) le fait pas. Depuis que Laura m’a quitté, je me suis enfermé chez moi. Je ne me pensais pas être à ce point attaché, mais aujourd’hui, j’ai fusionné avec mon canapé. Ça vibre dans ma poche, je réalise que c’est Alice au téléphone, elle attend de mes nouvelles, encore faut-il que je lui en donne. Elle me propose d’aller boire un verre avec qu’elle, je suis déjà saoulé, mais je vais répondre à son appel. Alice est une bonne amie, alors elle s’inquiète. Elle dit que j’suis courageux, mais je ne peux pas l’admettre. Alice me donne rendez-vous à la belle guinguette, la spécialité maison, c’est la blanquette. Alors, ni une, ni deux, j’enfile les déchets qui me servent de basket, me brosse rapidement les chicots, je refoule la vieille chaussette. Et me voilà dans la rue avec ma gueule préhistorique. Je sors de ma grotte, reflète le jour comme un panneau photovoltaïque. Le soleil me crame, j’ai l’impression de peser une tonne. Je titube comme un mec qui tous les soirs se la donne. Je m’arrête dans une ruelle, penser à la blanquette me fou la gerbe. Je dégueule sur le passage d’un groupe de jeunes qui se promène. Il se marre à pleins poumons, j’emmerde ces petits cons. J’aimerais leur faire la leçon, mais je crois que j’ai touché le fond. J’aperçois devant moi finalement la terrasse qui se dessine, je devine la grosse tignasse d’Alice qui se profile. Je discerne son sourire, il faut que je reste digne, elle le fait pour moi, je le fais pour elle, alors je lui fais signe. Je m’assois sans rien dire, elle me regarde tendrement, pas besoin de mots, whaou, ça fait bien trop longtemps. On entame une discussion banale, elle m’écoute, je l’entends, je ne lui avais plus parlé des mois durant. C’est bête, j’ai l’impression de la redécouvrir. Quand on se sent mal, c’est incroyable cette peur de raconter ses dires ! Trop timide, trop fatigué, elle est venu me chercher. C’est agréable d’être assis ailleurs que sur son canapé. Alice et ses yeux, je les avais complètement oubliés, faut dire que ceux de Laura m’avaient complètement obnubilé, mais Alice et son sourire, Alice et ses cheveux, Alice et son humour, Alice et sa pensée. Attends, qu’est-ce qui est en train de se passer ? C’est elle ou moi qui est en train de s’embraser ? Je me sens bizarre, on s’empare de mon corps, la tendresse d’Alice m’attrape, je succombe, elle me dévore. Elle me charme, je suis heureux, elle est malice, whoua, je crois que, je crois que je l’aime bien Alice. - Paul, t’es encore avec moi ? - Euu, pardon, je pensais, je voulais dire... Je suis désolé de ne pas avoir pris de tes nouvelles depuis un bon moment. - T’inquiètes, t’étais salement amoureux toi pas vrai ? - Ouais plutôt, ouais, tu sais ce que c’est. - Ouais ouais, je sais ce que c’est.
4.
Viens la nuit sur mon piano, des harmonies embrasent mon cerveau. J’emmène en voyage des nuages de croche en pagaille. Quand je suis seul, seul avec mes notes, seul avec mes idées. Quand on ne peut écouter, seul à ne pas pouvoir partager. Entendras-tu ce que j’ai à dire ? Ce que je désire, mon public. Toi, qui me ` délivres. Toi qui m’a compris, quand vient la nuit dans mon cerveau. J’emmène en voyage, des légers nuages. J’emmène en voyage, des légers nuages.
5.
Laura 06:12
Fait chier, elle répond pas. Pourquoi j’ai accepté ça ? Elle a gardé mon num, je savais même pas ! Laura, qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? Je poirote ici depuis 20 minutes et rien ne se passe. Fallait qu’elle oublie sa mallette avant qu’elle ne se casse, ça faisait des mois qu’elle traînait entre deux cartons souvenir et sans prévenir, c’est ce soir que madame la désire. Alice n’a pas de réseau pour me faire la discussion, tant mieux, elle pourrait commencer à se poser des questions. Heureusement, elle n’est pas encore rentrée à la maison, elle pourrait croire que je cède à d’obscures tentations. Il n’y a rien à faire, rien à voir. C’est désert, il est glauque le square à 10 h moins le quart. J’imagine sortir Freddy du fin fond de la nuit noire, le tableau est parfait pour que ça vire au cauchemar. Et Laura, Laura qui se fait attendre, plus le temps passe, plus je l’ignore, moins je la comprends. Elle m’a plaqué, ne m’a rien laissé, à part sa vieille mallette flinguée rempli de bibelots rouillés, étouffe-toi avec et laisse-moi m’en aller. Qu’est-ce qu’elle me veut ? C’est quoi la raison ? Elle espère quoi ? Une nouvelle relation ? Elle nous imaginait en Bonny and Clyde, Yolanda et Ringo, mais avec Alice, on est plutôt Brumhilda et Django. Je me fume une dernière cigarette et puis après, je me barre. Oh, non, ça m’a soûlé, c’est trop tard. Évidemment, je reçois un texto de sa part : « Derrière toi bâtard » ! J’aurais dû ! J’aurais dû me tirer quand je le pouvais, Retournée ! elle s’est retournée, quand je le voulais. J’aurais dû ! J’aurais dû me tirer quand je le pouvais, Retournée ! elle s’est retournée, quand je le voulais.

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released July 18, 2023

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